vendredi 16 mai 2014

Mouche et ruisseaux...


On voit très peu de moucheurs dans les ruisseaux, torrents et autres tributaires… C'est fort dommage (sauf pour les poissons !), car la plupart du temps, même si les poissons sont en général un peu moins gros, c'est dans ce type d'endroit où l'on en a encore un cheptel intéressant. Il n'est pas rare de faire plus d'une dizaine de poissons sur une après-midi.


Mais il est vrai que pratiquer cette pêche dans les ruisseaux boisés et encombrés n'est pas très aisé et demande un minimum d'expérience… et de matériel...

Tout d'abord il faut maîtriser le lancé. En effet on est loin de la pêche à la mouche traditionnelle où le nombre de faux-lancers importe peu et où l'on va pouvoir sortir des dizaines de mètres de soie. La plupart du temps on pêchera « sous la canne », en « roulé »ou « à l'arbalète », mais, quand les contions le permettent, il est possible de sortir 10 à 15 mètres de soie.

J'avoue que dans ces conditions, où l'espace est réduit et les obstacles de tous types omniprésents, le but est que la mouche passe à l'endroit où vous pensez (savez) qu'un poisson se trouve et pour cela on finit par utiliser des types de lancés peu conventionnels qui s'apprennent sur le terrain face aux conditions rencontrées.
Ensuite, bien que cela fasse partie du lancé, mais pas que… il faut être précis. Être capable de faire passer sa mouche dans un espace réduit de quelques centimètres et la contrôler sur une dérive de quelques dizaines de cm. Cela demande de l’entraînement.
Puis la connaissance du milieu et des poissons, comme dans toute pêche est indispensable. On remarque souvent qu'en ruisseaux les éclosions n'ont pas lieux aux mêmes heures, que « pêcher l'eau » en sèche s'avère plus efficace qu'en grande rivière…
Souvent, mais pas toujours, contrairement à ce qu'on pourrait penser, moins un poisson aura d'eau autour de lui, plus il sera enclin à prendre sans se poser trop de questions… on est plus dans l'attaque « réflexe » ou dans l'attaque « vite faut que j'me dépêche mon déjeuner va me filer sous le nez ! ».

Il faut également avoir un peu de connaissances techniques, car en ruisseaux toutes les techniques sont adaptables, de la nymphe au streamer. 



Et enfin il faut avoir le matériel nécessaire. En ce qui me concerne, j'aime les cannes courtes, voire très courtes : 7 pieds maximum, pour soie de 3, flottante. Le bas de ligne aussi est plus court que dans la pêche à la mouche classique, en général le mien fait un peu plus qu'une longueur de canne, de la soie à la pointe. Les mouches en revanche sont les mêmes, sauf les streamers, que je monte plus petits qu'en rivière normale sur des hameçons 10 ou 8.
Dans ces conditions où l'espace manque, l'inconvénient de ces cannes très courtes est le lancé arbalète… forcément… mais au final on arrive vite à trouver des palliatifs (lancé sous la canne, roulé…). Et puis imaginez un peu pêcher avec une 9 pieds, alors qu'on est toujours en train de se faufiler dans la végétation, à travers les branches, les tas de bois… on finit vite par péter un boulon si en plus on ne peut pas lever un peu la canne pour prendre contact avec la mouche ou ferrer sans taper dans les branches au dessus…. 

Pour moi le bon compromis est une canne de la taille du pêcheur.

Je mets un peu à part la pêche en torrents de montagne, généralement plus dégagés et moins encombrés, où la mouche peut également se pratiquer avec une canne bien plus longue (10 pieds, mais toujours avec un petit numéro de soie), pour pêcher derrière les rochers, un peu dans le style du toc.

 

En ruisseaux, la plupart du temps, on va pêcher à vue, sur des poissons visibles qui nymphent ou qui gobent, mais aussi sur des poissons cachés, supposés, que l'on va faire sortir. Quel pied de lancer son streamer juste derrière une grosse pierre, faire prendre le courant à la soie pour que la mouche passe tout contre la pierre et voir derrière son streamer une fusée sombre qui sort de la roche pour aller taper dans la mouche !
 


Dans certains ruisseaux plus profonds (type canal) on peut également pêcher en nymphe « à l'indicateur », « au fil » ou encore « sous la canne ». De même pour le streamer, si la plupart du temps on se contentera d'animer une dérive sur un mètre ou deux, on pourra trouver un grand plat ou un trou dans lequel on pourra stripper pour prendre plaisir à animer son imitation.


L'efficacité de la mouche en ruisseaux n'est plus à prouver, il faut simplement s'équiper correctement et s'armer de patience pour trouver le bon type de lancé qui va permettre de faire passer sa mouche où l'on veut… si possible à proximité d'un poisson !

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