mardi 29 avril 2014

La nymphe et les Pogues





Ils sont peu nombreux ceux qui ont chanté ou joué le thème de la pêche à la mouche ou de la pêche tout court d'ailleurs… Bien sûr, il y a Renaud, Django Reinhardt, Brassens et quelques autres.

Je me souviens avoir fait une compile en collaboration avec d'autres sur un forum il y a quelques années, on avait réussi à compiler quelques 150 morceaux, tous styles confondus, avec un thème élargi à la pêche, les poissons et leurs milieux (rivières, lacs, mer…), un type du forum avait même fait les pochettes des albums, c'était sympa !

J'ai quelques passions dans la vie, la pêche à la mouche en fait partie, la musique aussi. Si bien que toutes deux finissent bien souvent par se rejoindre et bien souvent ne faire qu'une. Je ne pêche jamais en écoutant de la musique. Je l'ai fait il y a quelques années, mais j'ai vite compris qu'à la pêche j'avais besoin d'une autre musique, celle de la nature, le bruit de l'eau, des oiseaux…

Au delà de l'esthétique sonore, le pêcheur se doit d'avoir en permanence ses 5 sens en alerte. Allez entendre un gobage discret et invisible sous une berge si vous avez un casque ou des écouteurs dans les oreilles !!!

Mais cela n'empêche pas d'emmener la musique à la pêche, dans sa tête, de chantonner, fredonner, voire, parfois en cas de crise de folie passagère, d'entonner à tue-tête « Le ciel bleu... » ! Private Joke pour toi Ma Boule ;-)

Arriver au bord de l'eau avec une chanson dans la voiture, la chantonner et la continuer après avoir arrêté l'autoradio. Puis 5 h après, se rendre compte qu'on est toujours en train de fredonner, qu'on est passé à un autre morceau, que notre playlist mentale s'est faite d'elle-même sans même qu'on en ait été conscient.

Et à la pêche comme en amour, on a des morceaux phares, de beaux morceaux, certes, mais des morceaux qui n'ont de signification que pour soi, parce qu'ils ont un lien forgé avec un souvenir associé, d'une personne, d'un moment, d'une possibilité échappée… Des morceaux qui quand on les entend, au minimum font hérisser les poils sur les bras, mais bien souvent amènent les larmes aux yeux, et encore une fois, à la pêche comme en amour c'est bien souvent lié à un sentiment de défaite qui devient vite de la nostalgie.

Et tous ces morceaux, mis bout à bout, finissent par former l'accompagnement musical de notre vie, comme pour la bande son d'un film.. Vous avez intérêt à bien choisir vos morceaux si vous voulez finir avec une palme d'or, plutôt que dans un navet !

Et une dernière fois, à la pêche comme en amour, c'est encore la musique qui vient soigner les maux, une autre musique qui vient et qui vous prend, qui vous aide à surmonter la peine et vous amène un peu plus loin, à la prochaine fille, au prochain poisson...


 

Je me souviens l'année dernière sur le no-kill des gorges de Chailles, de pêcher pendant plus de 3h une superbe truite arc en ciel de plus de 60 cm en nymphe à vue. Et pendant tout ce temps, je me passais un morceau des Pogues en boucle dans la tête « and the band played waltzing Mathilda » (en fait j'ai appris par la suite que le morceau original est d'Eric Boggle, un chanteur australien, et l'original est encore mieux que la cover de Mc Gowann!).

Je l'ai vraiment cherché ce poisson, j'ai épuisé ma boite à nymphe et tous les diamètres de fils, tous les angles d'attaque, toutes les présentations y sont passées, des heures totalement immobile avec de l'eau jusqu'à la poitrine en plein caniard… je l'avais vraiment mérité ce foutu poisson !

Elle est longue et lancinante cette chanson, tout comme l'était ce moment, c'était la bande son parfaite !

Et tout à coup le miracle, le poisson, qui s'est rapproché effrontément à moins d'1m de moi et continue à nympher, monte sur une petite émergente que j'ai fini par mettre par dépit ! Je la ferre le plus délicatement possible et commence à me reculer pour ne pas que cette magnifique arc n'ait l'idée de venir faire un tour autour de mes jambes ou mon ventre. Tout se passe plutôt bien, la truite n'est même pas très combative en fait, je trouve… elle se contente d'aller et venir, de droite à gauche en opposant juste la résistance nécessaire pour qu'elle ne s'approche pas trop de moi. Je venais de comprendre qu'elle n'avait pas encore vraiment réalisé qu'elle était prise ! Et c'est quand j'ai essayé de la ramener à l'épuisette la première fois en la bridant un peu plus, qu'elle s'en est rendue compte ! Et là j'ai pris un de ces rush ! Le poisson a traversé la rivière comme une flèche, jusqu'à ce qu'il prenne le reste de soie que j'avais hors du moulinet et que... fatal moment... je me suis aperçu que j'avais passé ma soie du mauvais côté du moulinet, vers l'arrière, et que cette connerie, j'allais la regretter longtemps ! Ce fut chose faite. Arrivé au moulinet la soie s'est naturellement bloquée et mon 10/00 n'a pas fait un pli !

Depuis ce jour, je peux vous garantir que je fais extrêmement attention au passage de ma soie dans mon moulinet et au réglage de mon frein !!

Bref, comme cette truite, comme cette fille, cette chanson m'est restée dans la tête et à chaque fois que je l'entends, j'ai un petit coup de blues en repensant au moment.

Mais parfois, je mets le morceau de moi-même et je repense à cet instant magique, qui même si il n'aura pas été couronné de succès restera un de mes moments privilégiés, face à ce poisson, face à moi-même...

lundi 28 avril 2014

La pêche aux lavarets à la gambe ou au plombier



Mais ce n'est pas de la pêche à la mouche ???
Non, encore que...
 

Pêche de papi pour certains, pêche de con pour d'autres !

Et pourtant, le moucheur invétéré que je suis, s’octroie de temps à autre, en début de saison, une partie de pêche « à la gambe ».

Alors certes, ce n'est pas très sportif, on est loin des kilomètres de rivières ou de ruisseaux avalés en une journée, on reste absolument immobile dans son bateau, à remonter le plus doucement possible une gambe de 18 mouches terminée par un gros plomb, et on attend qu'un poisson ouvre la gueule, une trentaine de mètres plus bas, sur une de ces 18 minuscules imitations, perdues dans cet immensité d'eau qu'est le lac.

Pourtant c'est un style de pêche que j'affectionne, car cela requiert de la patience, bien entendu, mais surtout de la concentration. Et c'est là où est tout l'intérêt de cette pêche : distinguer la touche. 




En effet on est loin de l'attaque parfois sauvage du brochet ou de la truite. La touche est comme on pourrait dire infinitésimale… une légère tension, le scion qui bouge d'à peine 1mm, un déplacement imperceptible, un léger toc, une sensation de lourdeur ou au contraire la perte de contact avec le plomb… Voilà tout ce qui fait que j'adore cette pêche, et en plus quand il s'agit de remonter un beau lavaret, un omble ou une truite des profondeurs du lac sur ce matériel hyper fin et sensible, vous vous doutez bien que c'est plutôt addictif !


Pour l'essentiel, le matériel se compose d'un canin (courte canne d'1 m, au scion fluorescent et hyper flexible pour détecter le moindre mouvement à peine perceptible), d'un moulinet (ou d'un cadre pour certains) sur laquelle j'ai mis une tresse colorée de 16/00, un écarteur (canne à coup de 5 m avec ce gros anneau en forme de U au sommet, ben oui la gambe fait dans les 8 m au total, alors pour remonter avec un canin d'1m le poisson qui est pris sur la dernière nymphe avant le plomb, faut bien tout ça !) et une épuisette ronde et large aux mailles en fil nylon, bien pratique pour décrocher les nymphes qui se prennent dedans quand on remonte un poisson. Et bien sûr, les gambes, composée au maximum de 18 imitations de chironomes (larves de moustiques qui naissent au fond du lac et entament leur remontée jusqu'à la surface pour se métamorphoser en insecte), montées sur des hameçons de 12 à 18 (moi j'utilise surtout les n° 14 en tout début de saison et du N° 16 à partir du mois d'avril), de coloris allant du rouge au noir en passant par le vert ou le marron. 




Cette année à ce matériel de base j'ai ajouté une « grande canne » de ma confection (réalisée à partir d'une vieille canne à l'anglaise de 5 m et d'un scion de canin ajouté à son extrémité), non pas que cela permette de prendre plus de poissons (encore que), mais cela permet de pêcher avec des mouches de taille et de couleurs différentes pour voir ce qui plaît aux poissons ce jour là… eh oui, un peu comme les truites (le lavaret est d'ailleurs un salmonidé), le poisson sélectionne ce qu'il veut et finit par « refuser » certaines mouches. C'est là où tout l'art du monteur rentre en jeu, monter des mouches que l'on ne trouve pas dans le commerce et qui sont « uniques » sur le lac. Et nombre de fois où l'on était barque à barque avec d'autres pêcheurs cela a fait la différence. 


Toutes ces imitations sont montées à environ 30-40 cm cm de distance, sur du fluorocarbone 16/00, pour pêcher le maximum de hauteur d'eau, car parfois les lavarets sont collés au fond, mais parfois, ils passent 6 ou 7 m au dessus du fond.

C'est là que l'échosondeur prend tout son sens. Certains pourraient penser que « ce n'est pas de la pêche », localiser des poissons et les pêcher, trop facile ??? Qui pourrait me dire que pêcher un gros ombre en nymphe à vue ou une belle truite « n'est pas de la pêche » ? pour moi c'est pareil, ce n'est pas parce qu'on voit un poisson et qu'on lui fait passer une mouche devant le nez qu'il est déjà pendu au bout de la canne ! Ceux qui connaissent la pêche à vue savent de quoi je parle !
Donc l'échosondeur permet dans un premier temps de localiser le poisson et de voir à quelle hauteur il passe au dessus du fond, mais la plupart du temps, ils passent si près du fond qu'on ne peut pas les déceler à l'écho. Dans ces cas là, bien sûr l'expérience joue un rôle primordial, mais l'echosondeur aussi ! Car même s'il ne permet pas de localiser les poissons, il permet de savoir dans combien de fond on se trouve et éventuellement la nature du fond (encombré ou non, mais surtout s'il est vaseux ou caillouteux). 




Les lavarets se déplacent en énormes bancs de dizaines, voire centaines d'individus

en début de saison, pour « paître » goulûment les larves de moustiques au fond du lac à s'en faire péter la panse. Quand on sait qu'ils passent plutôt dans les 26 m que dans les 22 ou les 30, on a intérêt à rechercher un endroit de cette profondeur avec un fond vaseux, plus propice aux éclosions de chiro. Je ne compte plus les fois où je ne voyais aucun poisson à l'écho et où j'ai pris le quota journalier de poissons en quelques heures. 



Voilà donc les bases de la pêche au lavaret à la gambe. Mais j'avoue qu'au delà des lavarets, quand je pêche à cette technique, j'ai toujours l'espoir dans un coin de mon esprit, que le poisson qui va se piquer à ma nymphe ne soit pas un lavaret, mais un omble chevalier, ou encore mieux une grosse truite lacustre… ces coups de ligne sont un peu plus rares, mais ça arrive. C'est d'ailleurs une des raisons qui m'a poussé à rajouter la grande canne cette année. D'un côté je pêche avec mon canin et une gambe de 10 petites imitations de chiro, et de l'autre je laisse statique la grande canne calée au fond et tendue, avec une gambe de 8 imitations dont certaines plus grosses (imitations de plécoptères ou autres) qui, j'ai l'espoir, sauront séduire les salmonidés qui ont des dents !

Pour l'instant que n'ai sorti qu'un bel omble chevalier de 57 cm… mon objectif : sortir une grosse lacustre !




Hier, dimanche 27 avril, j'ai fait une sortie sur le lac qui s'est avérée un peu rude. 10H de pêche pour 5 touches et 3 poissons ! C'est là où on se dit « pêche de con » ! 




Il semble que ce soit la « fin » de la saison, du moins pour moi, car c'est la fin de leurs déplacements en bancs au fond, ils vont commencer à remonter dans les couches d'eau et s'éparpiller… du coup ils seront bien moins faciles à localiser et à prendre. Généralement c'est à cette période que j'arrête, car ensuite c'est plus de la « loterie » que l'expérience ou la technique.

Je préfère passer 10h à traquer des poissons au bord de la rivière, cherchant des spots et des poissons actifs que de rester le cul dans le bateau à cramer en plein soleil !

Voilà, c'est ma pêche du mois de mars-avril…






Et il est vrai que pendant 2 mois, je me gave de ces poissons. Et pas qu'en no-kill ! Je reprends parfois mes atavismes de prédateurs et « casse le cou » de nombreux poissons…

La raison à cela ? Qu'est-ce que c'est bon !

A mon goût, c'est meilleur qu'une truite, il y a peu d'arêtes, et c'est vrai que quand on voit à l'écho des milliers de poissons passer sous le bateau, on a un peu moins de vergogne à en prélever son quota. Et puis cela fait plaisir aux amis et à la famille !




Ma recette du lavaret au barbecue :

C'est comme ça que je le préfère, et on peut guère faire plus simple :

  • Je vide le poisson, sans l'écailler,
  • Je prépare une sorte de farce composée de tomates, beaucoup de feuilles d'oseille, du jus de citron, du persil et autres aromatiques, sel, poivre.
  • Je mets la farce dans le lavarets
  • Sur une feuille d'alu je pose une grosse feuille d'oseille, puis mon lavaret farci par dessus, quelques rondelles de citron par dessus, un trait d'huile d'olive et on met en papillote.
  • A l'avance on aura prévu de mettre quelques patates et patates douces dans la braise (attention, les patates douces cuisent plus rapidement que les pommes de terre!)
  • Puis on met la papillote un bon quart d'heure (selon la taille du poisson ~ 40-45 cm) sur la grille près du feu.

Un régal !

Et en sushis avec de l'omble chevalier bien frais, j'vous raconte même pas !



Et pour finir, juste un petit clin d'oeil : la maison où j'ai habité quand j'étais gamin (au centre en jaune)... Les bons souvenirs arrivent quand même à compenser les moins bons !


samedi 26 avril 2014

Bientôt l'ouverture du brochet

La semaine prochaine, une nouvelle saison pour le brochet débute !
Cette année, j'ai décidé que j'avais assez de streamers dans mes boites et que je n'en monterai que quand j'y serai forcé (perte d'un de mes "fétiches") ou que je serai inspiré (réflexion sur un nouveau type de montage ou avec de nouveaux matériaux). Parce que là, j'en ai vraiment des brouettes, pour au final, ne pêcher quasiment tout le temps qu'avec les mêmes !

Donc cette année, on ne passe pas par la case "étau", on ré-affute les hameçons, on nettoie ses soies, on refait ses bas de ligne et c'est parti !

Voici donc quelques uns de mes modèles favoris qui ont de grandes chances de se retrouver au bout de ma canne dès l'ouverture.


Celui-ci est un de mes modèles de prédilection, il m'a rapporté un poisson d'1m06 l'an passé.
Hameçon 6/0 devant avec antiherbe en fluoro, stinger en fluoro 80/00 avec hameçon silure 1/0 en queue. Aile en flash et icelandic sheep, tête en racoon, décliné selon plusieurs coloris (chartreuse, orange, jaune...)



Celui-ci aussi m'a rapporté un bec d'1m07 la saison passée... ce poisson me l'avait tellement esquinté que j'ai du le refaire, tellement j'ai été convaincu.
Queue en flash et icelandic sheep, aile en congo hair, puglisi et flash. Tête en "écaille" avec oeil et epoxy. Le tout monté sur un 6/0 devant et un stinger en 80/00 en fluoro avec un hameçon silure 1/0 en queue. Ajout d'un bruiteur sur ce modèle. Possibilité de le décliner en d'autres coloris, mais je trouve (et les brochets aussi !) celui-ci très efficace.




État du streamer (et de ma main !) après le passage dans la gueule de la bête.



Un autre type de montage que j'aime beaucoup, qui est très volumineux (et un peu dur à lancer, il faut bien une soie de 10) en faux fox, bucktail, flash et icelandic sheep. Toujours pareil, 6/0, stinger et anti-herbe.


Un autre dans le même style, mais coloris différents.


J'aime aussi pêcher avec des tandems, qui arrivent à faire 25 à 30 cm de long. 9 pieds soie de 10 obligatoire !

Modèle en puglisi et flash. 6/0 devant, 4/0 derrière. C'est un peu mon imitation de lavaret quand je pêche le lac !



Autre forme toujours en puglisi, bucktail, flash et hackle.



Modèle simple, mais efficace ! Puglisi et flash.



Petit aperçu de mes mouches à truites en début de saison

En matière de mouches sèches, en début de saison, je ne suis pas trop regardant, j'ai un ou deux modèle fétiches que je monte au bout de la canne avant même d'avoir vu les éclosions au bord de la rivière... Et bien souvent, je finis ma partie de pêche avec (quand je ne me suis pas fait cassé...).
Ces modèles sont principalement faits en cul de canard, dubbing et chevreuil.
Ils me sont tellement utiles que j'en ai au moins une cinquantaine, en différentes tailles, différemment fournis et différents coloris, dans mes boites.

La passe partout :

Imitation des baétis "crème" qui éclosent en début de saison.
Déclinée sur des hameçons droits de 16 à 12, corps en dubbing, aile en cul de canard et tête en chevreuil.


Je la monte aussi avec des hameçons courbés type caddis, avec ou sans aile en CDC, selon le niveau de flottaison souhaité.


Ou en spent, sur hameçon à corps détaché.




L'émergente de chironome:

Montée sur des hameçons type caddis de 16 et 18. Tag lapin, corps en quill de paon, aile en CDC et tête en herl de paon.
Bien pratique quand il n'y a pas d'éclosion, mais que les poissons prennent ces larves de moustique.

En ce qui concerne les nymphes, j'aime beaucoup pêcher au fil avec des imitations très lourdes dans les radiers profonds.

Les nymphes "à la pierre" :

Rien de plus simple à monter ! un simple enroulement de gros fil de plomb sur un hameçon type caddis de 10 à 14. Une couche de laque blanche par dessus. On laisse sécher quelques heures et on s'éclate avec les feutres de différents coloris avant de vernir une dernière fois.



Un autre modèle, un peu plus léger dont le corps lesté est en teflon, colorié au feutre.


Et souvent quand je vais pêcher dès le matin, j'aime beaucoup attaquer au streamer, toujours avec l'espoir de faire craquer une belle sauvage bien vorace.

Les streamers :

Hameçon droit N° 4, flash et bucktail et bille en tungstène en tête, quand il faut descendre rapidement dans le courant soutenu.


Même type, mais sans bille de tungstène, tête en fil de montage vernis et dessin de l'oeil en laque blanche.


Modèle un peu plus imposant, tandem avec hameçon 4 devant et stinger en florocarbone avec hameçon de 10, corps en chenille blanche, aile en bucktail, flash et tête avec oeil en epoxy.


vendredi 25 avril 2014

Une belle journée sur le Guiers



Il y a des jours comme ça où on sait que la journée va être bonne. Comme ça, un sentiment le matin en se levant.
Et ce fut le cas ! Donc, de bonne heure, direction le Guiers.
Arrivé au bord de l'eau mon sentiment du matin ne faisait qu'enfler avec le soleil qui chauffait, les fleurs de printemps qui s'épanouissaient et la rivière particulièrement belle et prometteuse.

 



Une fois habillé et les cannes montées, je commence par faire une descente au streamer... couleur de saison !

La rivière à cet endroit se prête parfaitement à ça : un courant soutenu, une bonne hauteur d'eau et des gros blocs rocheux au fond tous susceptibles d'héberger une grosse mémère. 
C'est là où avoir le bon matériel prend tout son sens. On ne fera jamais passer un streamer de manière efficace dans ces conditions avec une 9 pieds soie de 5 et une soie WF flottante. 
J'opte donc pour une canne plus puissante et une soie S3.

Mais les berges sont bien boisées et lancer le streamer à une distance raisonnable un peu en aval, devient vite un vrai calvaire d'autant que j'ai de l'eau jusqu'au sommet du wader et que je suis droitier sur la rive droite… 


Bref, en pêchant avec la technique du "revers sans revers" (au lieu de pêcher par dessus l'épaule gauche, on se retourne tout simplement de 180°, dos à la cible et on shoote sur le lancé arrière et non avant) je parviens tout de même à faire des dérives et des animations tout à fait convenables et suis gratifié sur les 20 premiers mètres de 2 belles attaques. Ça commence bien ! Certainement des surdensitaires qui restent de l'ouverture.
Je continue ma descente, dépique 2 autres poissons (pourtant mes streamers sont équipés d'un hameçon de 6 devant et d'un stinger en 10 derrière…) puis au coin d'un arbre tombé à l'eau, je vois derrière mon streamer une espèce de sous-marin qui se dirige comme une dingue sur ma mouche ! Je me prends une beigne phénoménale, je ferre de la manière la plus douce possible car je sais que le poisson est de taille… il me met un rush et pète le fluorocarbone en 20/00 sans demander son reste ! Elle devait faire pas loin de 60 cm...



Vers 11h (un peu tôt !) une belle éclosion de crèmes commence à animer la surface de l'eau. Il est temps de changer de canne et de pêcher un peu plus "finement".




Quelques minutes plus tard, je croise Jeannot qui accompagne Patrick (guide de la région) et un de ses clients. Je lui explique ce qu'il vient de m'arriver et me dit que c'est normal, qu'ils avaient lâché la semaine passée tout un tas d'énormes arc-en-ciels sur le no-kill.
La voilà l'explication !
Du coup qu'à cela ne tienne, on va se faire un petit plaisir sur ces grosses arcs !
Mais c'était sans compter que depuis une semaine, tous les moucheurs de la région, dont notre ami Le Héron (qui ma foi, je dois le dire, a bien fait son travail et a bien dressé ces poissons !) sont venus se rincer la dalle et ces demoiselles, qui ont toutes dues être piquées au moins une ou deux fois, sont devenues de sacrées mariolles !
En tout et pour tout j'ai du toucher une dizaine de poisson dont 3 entre 50 et 60, je me suis fait casser 4 fois, décrocher 5 fois, tout ça pour prendre quand même un joli poisson d'une quarantaine de cm en sèche…



Malgré que ces poissons étaient des lâchés, ça fait du bien de temps en temps de se sentir un peu euphorique, avec des poissons gros comme le bras qui vous tournent tout le tour de la ceinture ! 
On se croirait dans une de ces vidéos tournées en Nouvelle-Zélande ou au Yellowstone !
Pêcher ces mémères à vue, en sèche et au streamer, se faire plier du carbone et casser du bas de ligne fut un vrai moment de bonheur ! D'autant que j'ai pu partager ça avec quelques amis retrouvés fortuitement au bord de l'eau ! 

Et c'est encore Jeannot qui sort son épingle du jeu en ramenant la plus belle arc, un peu plus de 55 cm.





J'ai quand même à nouveau remarqué quelque chose lors de cette sortie, notamment grâce à la clarté de l'eau et au fait que les poissons étaient abondants. Comme je m'étais déjà fait la réflexion pour le brochet, j'ai pu assister à un bon nombre d'attaques de mon streamer sans que je ne ressente quoi que ce soit dans la soie ou dans la canne. Et à les voir faire, plus qu'une question de matériel (élasticité de la soie, du bas de ligne, piquant de l'hameçon ou autres), c'est qu'en fait ces poissons ne referment pas la gueule sur la mouche… C'est ce qu'on appelle l'éducation des poissons !