Et ce fut le cas ! Donc, de bonne heure, direction le Guiers.
Arrivé au bord de l'eau mon sentiment du matin ne faisait qu'enfler avec le soleil qui chauffait, les fleurs de printemps qui s'épanouissaient et la rivière particulièrement belle et prometteuse.
C'est là où avoir le bon matériel prend tout son sens. On ne fera jamais passer un streamer de manière efficace dans ces conditions avec une 9 pieds soie de 5 et une soie WF flottante.
J'opte donc pour une canne plus puissante et une soie S3.
Je continue ma descente, dépique 2 autres poissons (pourtant mes streamers sont équipés d'un hameçon de 6 devant et d'un stinger en 10 derrière…) puis au coin d'un arbre tombé à l'eau, je vois derrière mon streamer une espèce de sous-marin qui se dirige comme une dingue sur ma mouche ! Je me prends une beigne phénoménale, je ferre de la manière la plus douce possible car je sais que le poisson est de taille… il me met un rush et pète le fluorocarbone en 20/00 sans demander son reste ! Elle devait faire pas loin de 60 cm...
Vers 11h (un peu tôt !) une belle éclosion de crèmes commence à animer la surface de l'eau. Il est temps de changer de canne et de pêcher un peu plus "finement".
Quelques minutes plus tard, je croise Jeannot qui accompagne Patrick (guide de la région) et un de ses clients. Je lui explique ce qu'il vient de m'arriver et me dit que c'est normal, qu'ils avaient lâché la semaine passée tout un tas d'énormes arc-en-ciels sur le no-kill.
La voilà l'explication !
Du coup qu'à cela ne tienne, on va se faire un petit plaisir sur ces grosses arcs !
Mais c'était sans compter que depuis une semaine, tous les moucheurs de la région, dont notre ami Le Héron (qui ma foi, je dois le dire, a bien fait son travail et a bien dressé ces poissons !) sont venus se rincer la dalle et ces demoiselles, qui ont toutes dues être piquées au moins une ou deux fois, sont devenues de sacrées mariolles !
En tout et pour tout j'ai du toucher une dizaine de poisson dont 3 entre 50 et 60, je me suis fait casser 4 fois, décrocher 5 fois, tout ça pour prendre quand même un joli poisson d'une quarantaine de cm en sèche…
On se croirait dans une de ces vidéos tournées en Nouvelle-Zélande ou au Yellowstone !
Pêcher ces mémères à vue, en sèche et au streamer, se faire plier du carbone et casser du bas de ligne fut un vrai moment de bonheur ! D'autant que j'ai pu partager ça avec quelques amis retrouvés fortuitement au bord de l'eau !
Et c'est encore Jeannot qui sort son épingle du jeu en ramenant la plus belle arc, un peu plus de 55 cm.
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