samedi 23 août 2014

Fin d'été entre amis


La pêche c'est bien, surtout lorsqu'on passe un bon moment au bord de l'eau avec ses amis !
Au retour de Bretagne, direction « ma » rivière, euh, pardon, « notre » rivière ! Avec mon frère de pêche, Jérôme. Il n'a plus beaucoup l'opportunité de pêcher en rivière ces derniers temps et revient d'un trip en Suède où les poissons n'étaient pas très actifs à cause d'une sécheresse rarement observée sous ces latitudes… On décide donc d'aller pêcher le Guiers, comme ça, sur un coup de tête dans l'après-midi. Les conditions sont, ici aussi, rares pour un mois d'août, mais à l'inverse de la Suède : Le Guiers est assez haut, les fonds sont lessivés par les crues et l'eau est extrêmement froide ! On décide d'aller sur un de nos coins favoris car avec ces conditions, on sait qu'il est possible de faire quelque chose là bas. Au bout d'une demie heure de pêche sans aucune touche ni activité, je me mets à peigner un radier en nymphe au fil qui m'a souvent valu de beaux poissons, et comme d'habitude je marche avec de l'eau au dessus de la ceinture le long de la berge, sauf que cette fois, les crues successives ont bien modifié les fonds et que tout à coup je me retrouve avec de l'eau par dessus le wader ! Dans un effort désespéré, j'essaie de mouliner des pieds pour remonter sur la berge mais ne trouve au fond que le tronc d'un arbre glissant, qui me fait boire le bouillon complet !!! Ah bah j'ai pas l'air con !! Bon, c'est pas si grave, y'a encore un rayon de soleil, je décide donc de mettre mes affaires à sécher et repars pêcher avec sur moi uniquement mes chaussures de wading, mon caleçon et ma canne ! 10 minutes plus tard, je pêche les rochers sur la berge opposée à Jérôme, limite à me désespérer des conditions et... de la température de l'eau ! quand je l'entends crier. Je lève les yeux et le vois, la canne courbée comme je ne m'y attendais pas, apparemment attelé à un sous-marin ! Le poisson ne se laisse pas ramener et remonte le courant devant moi, j'aperçois alors un dos et une dorsale immense qui sortent de l'eau : un ombre énoooorme !! Le temps de réaliser ce qui se passait et, faut bien l'avouer aussi, de profiter de cette scène, vue de la place du spectateur ! Je traverse la rivière pour le rejoindre. Mon épuisette est sur mon gilet bien plus bas en train de sécher avec tout le reste de mon matos, pas le temps de descendre la chercher… J'arrive, Jérôme amène la poisson à lui, le sort délicatement et là... l'explosion de joie ! Ce pour quoi on va aussi à la pêche, pour avoir de temps en temps cette montée d'adrénaline et cette libération de dopamine ou je ne sais quelle autre hormone qui nous rend complètement euphorique sans avoir tiré une latte sur quoi que ce soit ! Et surtout, pouvoir le partager, vivre le moment avec quelqu'un à ses côtés !! Et là je nous ai revus y'a plus de 20 ans, moi le « grand » à l'époque, qui essayais de lui apprendre (alors que j'y connaissais pas grand-chose moi même !), et lui le « gamin » qui venait de faire sa première truite en sèche ! Le même sourire, la même joie, les mêmes compères, la même rivière !
 
Jérôme, si y'a qu'un seul truc que je souhaite, c'est que l'on revive le même moment au même endroit dans 20 ans… !!!

Quelques jours plus tard, on décide avec mon pote Sylvain de retourner pêcher le Guiers, il est encore un peu haut et il n'y a vraiment pas d'insectes, donc Sylvain laisse la canne à mouche dans la voiture et prend la cuiller. Grand bien lui en a pris, lui qui ne pêche pas souvent prendra le premier petit poisson au bout de quelques lancés, puis se régalera régulièrement de plusieurs autres bien plus beaux pendant une heure, ensuite l'activité a cessé nette ! Quant à moi, je me ferai casser par un joli poisson au stream et j'en manquerai quelques autres. Quel plaisir de voir ces belles truites de souche, ça faisait, je dois l'avouer quelques temps que je n'en avais pas vu d'aussi belles ! Et là en quelques jours, entre l'ombre et ces truites, j'me dis qu'il reste de l'espoir, que malgré toute les saloperies qu'on lui a fait, le Guiers n'a pas dit son dernier mot, et que si on laisse un secteur récupérer pendant quelques années sans aucune intervention de l'homme… ça ne pourra lui être que bénéfique.
Mettez le Guiers en no-kill intégral ou avec des réserves actives avec une maille à 40, n'introduisez plus de poissons, laissez le permis au prix où il est et vous verrez que les viandards vont vite décamper et trouver soudain un grand attrait aux piscicultures ou aux safaris-truite ! Ça sera déjà ça de moins ! Alors certes vous me direz que les APPMA et les Fédérations feront moins de fric en vendant moins de cartes… C'est pas un problème, y'a qu'à taxer tous ceux qui profitent abusivement des rivières sans payer un kopek (c'est quand même pas normal qu'il n'y ait que les pêcheurs qui paient un droit, un « permis », pour la pratique de leur passion et l'accès aux cours d'eau !), j'entends par là les loueurs de canoës ou autres sports d'eau vives en tout genre (au moins on aurait un peu moins la haine quand il viennent vous percuter avec leur daube sans même s'excuser…), les usines qui utilisent l'eau des rivières, les agriculteurs, qui en plus de la polluer, la pompent outrageusement en pleine période d'étiage… Bref, y'a moyen de faire d'une pierre deux coups : se débarrasser des viandards et surtout réhabiliter et redonner une chance à nos précieuses rivières de se remettre d'aplomb…
 
 
Et pour finir, une petite journée pêche-marche les pieds dans l'eau avec Caroline et ses enfants, on commencera par les vairons sur le Guiers, mais même eux avaient dû partir en vacances !!!
 Du coup ça a été initiation à la mouche sur les arc-en-ciel de Burcin !
C'est toujours un grand plaisir que de voir un gamin prendre ses premiers poissons à la mouche ! Ils réussiront même à en sortir une très belle d'au moins 55 cm ! Bravo les Martin-pêcheurs !!!
Allez j'me dis que tout n'est pas perdu et que d'ici quelques années des minots de cet âge pourront encore aller pêcher à la mouche dans nos rivières et prendre du poisson !

1 commentaire:

  1. Une petite perle au bord des yeux en lisant et regardant tout ceci . Nostalgie quand tu nous tiens... Mam's

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